Fouilles archéologiques 2019

Fig. 1 cliché pris par Luc Thomas en août 2019 au moyen d’un drone.

La campagne 2019 a été autorisé par la CTRA du mois de mars 2019. Concrètement elle a consisté en deux semaines de fouille entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’août. Une nouvelle fois les archéologues ont été hébergé dans le gite des Amis de Morimond, l’ancienne maison des brasseur datant de 1820.

La fouille de 2019 avait trois objectifs. Tout d’abord il s’agissait de finaliser la fouille du bâtiment E. Dans un second temps nos investigations ont porté sur le bâtiment D dont il convenait de délimiter clairement les salles pour prévoir la fin de sa fouille en 2020. Dans un troisième temps nous avions décidé de travailler sur quelques structures des bâtiments G et F pour préciser l’importance de ces ensembles.

Fig. 2 plan de la fouille état aout 2019

Le plan du bâtiment D est lui aussi désormais bien connu. Daté du milieu du XII^e siècle, les niveaux de l’époque moderne ont été fouillé sous l’humus et le plan de la dernière phase d’activité est désormais bien lisible. A l’époque moderne, la galerie de circulation situé à l’est du bâtiment D a été fractionnée en trois petites pièces dont les murs de refend ont été mis au jour cet été. Cet ensemble fonctionne jusqu’à la fin du XVII^e siècle en témoigne les deux liards de France identifié dans ces niveaux en stratigraphie. Les niveaux médiévaux n’ont pas été encore tous fouillés.

Dans la salle 2 du bâtiment D, un sol en tuiles plates et creuses posées de champ a été mis au jour. Il est de même facture que celui dégagé l’année précédente dans la salle 1 du même bâtiment (fig. 3).

Dans ces deux salles il n’est que partiellement conservé. Le long du mur pignon sud, un escalier de trois marches permet de rattraper le niveau, confirmant ainsi l’utilisation du site avec des terrasses avec un fonctionnement en gradin comme sur des sites étagés de montagne (fig. 4).

Fig. 4 : l’escalier en limite ouest du bâtiment D

Dans ce bâtiment une adduction d’eau potable datable du XVII^e siècle a été observée. Seul était conservé le calage en pierre et les frettes métalliques (fig. 3)

Fig. 3 : frette métallique débouchant dans la salle4 du bâtiment D.

Le mobilier mis au jour est comme les années précédentes très fragmentaire. Il s’échelonne entre le XIII^e et le XVII^e siècle. Les éléments les plus significatifs sont, le long des murs des bâtiment F et G un fragment de gobelet à côtes du XIV^e siècle, un fragment de pichet qui nous livre pour la première fois un profil pour une cruche ou un pichet du XIII^e-XV^e siècle.

fig. 4 : Stylet en os dans des déblais des XIVe et XVe siècle

La découverte la plus significative est un stylet en os de 8 cm de long dont l’artisan qui l’a réalisé dans un atelier de l’abbaye da dégagé une pointe en la délimitant par une gorge. Ce stylet est vraisemblablement utilisé pour graver des tablettes de cire à l’entrée de l’abbaye pour des registres de comptabilité. Des tablettes de cire de l’abbaye de Cîteaux du XIV^e siècle sont conservée aux Archives départementales de la Côte-d’Or. Par ailleurs des objets en fer déposés au Laboratoire d’archéologie des métaux de Nancy ont été récupérés stabilisés. Il s’agit de clés associable en fonction de leur typologie et de la stratigraphie au XV^e-XVI^e siècle.

La fouille a aussi livré de nouvelles structures se poursuivant à l’est, signe qui incite à poursuivre les investigations sur l’enclos de l’abbaye de Morimond.